Les plaies chroniques représentent un problème majeur de santé publique tant par son coût ( soins prolongés, matériel coûteux, temps infirmier nécessaire important, arrêts de travail et hospitalisations longues ) que ses conséquences sociales car elles ont un retentissement majeur sur la qualité de vie des patients ( diminution de l’ autonomie, modification de l’image que le patient a de soi et douleur éventuelle qui contribuent à son isolement social ) . Selon des projections de la Haute Autorité de Santé à partir d’études étrangères, il y aurait en France de 28 000 à 395 000 patients atteints d’ulcère de jambe. Sa prise en charge nécessite une connaissance fine des caractéristiques étiologiques ( artérielle, veineuse, mixte, …) des phases de cicatrisation ( détersion, bourgeonnement, épidermisation) , de l’aspect ( exsudative, sèche ), pour mettre en place un traitement adapté spécifique en coordination avec les infirmières et le pharmacien.

Mais les médecins généralistes ne maitrisent pas toujours les bonnes pratiques relatives à la gestion des plaies chroniques. Une étude réalisée en Indre et Loire pour évaluer la connaissance et les difficultés des médecins dans la prise en charge des ulcères de jambe montrait que les pansements étaient inadaptés à l’aspect clinique de l’ulcère, la détersion mécanique des plaies nécrotiques insuffisamment utilisées, la prise en charge de la douleur lors des soins trop rarement réalisée et une utilisation inappropriée d’anti-infectieux (antiseptiques ou antibiotiques locaux) . Ce travail a fait ressortir des lacunes, mais surtout une forte demande de la part des médecins interrogés sur la diffusion de protocoles. Un travail similaire en Charente incluant la participation de 96 médecins ( 31,6% des répondants ) montrait que la moitié des médecins généralistes utilisait des moyens de compression et seulement un dixième réalisait un bilan artério veineux lors d’un ulcère veineux.

Tous ces éléments pointent l’importance de réaliser une formation sur la prise en charge d’un ulcère de jambe qui aura pour but d’améliorer sa stratégie diagnostique et thérapeutique , favoriser le suivi et l’évolution d’une plaie par une meilleure coordination entre les professionnels de santé ( description complète de la plaie dans un carnet de suivi ) en s’appuyant sur les recommandations existantes sur les dispositifs médicaux. Le but final étant d’améliorer la qualité de vie, réduire les dépenses de santé et limiter la prescription de produit potentiellement iatrogénique.