La maladie éruptive de l’enfant est une cause fréquente de consultation en médecine de ville. Bien que la grande majorité des étiologies soit virale avec une évolution spontanée bénigne, il n’est pas rare de retrouver des causes bactériennes, médicamenteuses ou inflammatoires.
Les caractéristiques sémiologiques, le contexte d’apparition, les vaccinations, la notion de prises médicamenteuses sont autant de données qui permettront d’approcher au mieux la cause de la maladie et d’initier un traitement adapté. Les mesures thérapeutiques et préventives qui en découlent, devront avoir un impact individuel et collectif en fonction des étiologies.
Cependant la problématique majeure pour le diagnostic des maladies éruptives, est l’impossibilité à déterminer une étiologie en fonction du type d’éruption. Un même agent viral, bactérien, une même cause inflammatoire ou médicamenteuse peut parfois être responsable d’éruptions de divers types (morbiliforme, scarlatiniforme…) et de même, différentes étiologies peuvent donner des éruptions et des signes associés identiques (angines, conjonctivite etc…).
La difficulté diagnostique s’accentue lorsqu’une angine non testée par un strepto test, traitée par pénicilline, déclenche une éruption.
Cette conduite, en plus d’entrainer des résistances aux antibiotiques, peut lors d’une MNI infectieuse, provoquer un exanthème quasi systématique et une qualification, à tort, d’allergie à la pénicilline.
Vient s’ajouter la rougeole qui avait presque disparu et dont on observe une résurgence depuis 2008 en France.
Dans certaines situations, cette maladie peut évoluer vers des complications pulmonaires, neurologiques et même être vitale. Depuis 2008, 24 000 nouveaux cas de rougeole ont été enregistré par l’InVS.
Dix causes mortelles, près de 1 500 cas de pneumopathies graves, 34 complications neurologiques ont été recensés.
Or le seul moyen d’éradiquer la maladie est la vaccination.
Autre maladie éruptive virale et contagieuse : la rubéole responsable de fœtopathies chez la femme enceinte.
Pour ces deux maladies éruptives virales, la stratégie recommandée par l’OMS pour les pays comme la France est respectivement d’atteindre une couverture vaccinale de 95 % en deux doses pour la rougeole et de 90 % pour les femmes en âge de procréer pour la rubéole.
Enfin Le souci constant est de ne pas passer à côté d’une étiologie peu fréquente mais nécessitant des mesures thérapeutiques d’urgence (par exemple un syndrome de Kawasaki, le purpura fulminant ou le syndrome du choc toxique).