Le vertige représente 5 % de la clientèle d’un médecin généraliste ;
Symptôme à la fois fréquent et angoissant, parfois invalidant, le vertige répond à de multiples origines, des plus bénignes aux plus préoccupantes mettant en jeu le pronostic vital (atteinte centrale) ou fonctionnel (labyrynthite etc.)
Parmi les causes les plus fréquentes : 34 % sont des vertiges positionnels paroxystiques bénins ; 7 % des vertiges dus à des lésions du système nerveux central ; 6 % des maladies de Menière ; 6 % des névrites vestibulaires et 6 % des syndromes posturaux phobiques.
Le médecin généraliste se trouve au cœur de la réflexion diagnostique et thérapeutique dans la prise en charge de ces patients dits ‘ vertigineux ‘ mais redoute bien souvent ce motif de consultation car les difficultés de prise en charge sont liées, d’une part, à la symptomatologie hétérogène qui empêche de différencier sans aucun doute diagnostic l’origine périphérique ou centrale du vertige, mais proviennent également de la méconnaissance des critères de demandes d’avis spécialisés et/ou d’examens complémentaire.
Un travail de thèse a montré que 50 % des médecins urgentistes ne connaissaient pas les recommandations de la société française de médecine d’urgence sur les vertiges de l’adulte et ne savaient pas effectuer la manœuvre diagnostique lors d’un vertige positionnel paroxystique bénin.
Il semble donc que le besoin de formation pour cette pathologie soit évident.
D’autant que la prise en charge des vertiges a bénéficié ces dernières années de nouveaux apports provenant de la meilleure connaissance de la physiopathologie des symptômes, débouchant ainsi sur une classification clinique plus claire et plus simple. Les examens complémentaires vestibulaires et la neuroradiologie viennent confirmer le diagnostic avec plus de précision que dans le passé. Ainsi peuvent être institués de façon adaptée des traitements médicaux dans la majeure partie des cas, voire des prises en charge en médecine physique. Les traitements chirurgicaux étant réservés à des cas bien sélectionnés.
Le médecin généraliste devra avoir une démarche diagnostique basée essentiellement sur la clinique, puisque l’analyse rigoureuse du symptôme conduit à une identification du diagnostic dans deux cas sur trois dès l’interrogatoire. Les explorations spécialisées des fonctions vestibulaires sont complexes, du domaine du spécialiste, et ne sont pas systématiquement nécessaires.